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Compte rendu de l'entrevue du 10 mai 2000 avec M. Daubresse,
Inspecteur d'Académie de la Haute Garonne

 

Présents :

M. Michel Daubresse               à                    Inspecteur d'Académie

M. Talbot                                à                    Inspecteur de l'Éducation Nationale

 

Mme Gail Scherer                    à                    Coprésidente du GERME

M. Jean-Paul Reulet                  à                    Coprésident du GERME

M. Michel Andrieu                    à                   Coprésident du GERME

Mme Françoise Noble      à     Adhérente du GERME

   

Début de la réunion : 17h00

1.     Le GERME se présente :

Association régie par la loi de juillet 1901 et du décret du 16 août 1901 qui réunit parents, enseignants et élus soucieux de défendre et de promouvoir les écoles rurales.

M. Daubresse nous explique qu'il ne reçoit que les associations ayant des statuts déposés en Préfecture, et que c'est donc pour cette raison qu'il nous a accordé un entretien.
Il précise que les démarches doivent toujours commencer auprès de l'I.E.N., M. Talbot, qui transmettra.
Il nous donne le conseil de faire "attention à ne pas pervertir l'expression de la
démocratie, il ne faut pas commencer par une occupation d'école avant d'avoir obtenu un rendez-vous avec l'I.A."

2.     Le GERME présente l'historique de sa création :

Cette association est née d'une lassitude face aux fermetures de classes dans le Comminges. La moitié ont été fermées en 10 ans, alors que la baisse démographique n'a pas été du même ordre.
La ruralité de nos écoles est fortement menacée, l'isolement de celles-ci en est probablement une des causes principales.
Le besoin a donc été ressenti de mettre en commun nos expériences et compétences respectives afin de réfléchir globalement et d'essayer de trouver des solutions à plus long terme.

M. Daubresse :

"Il faut relativiser les choses. La Haute Garonne gagne beaucoup en population dans le nord du département, mais il y aura, quand même 112 élèves de moins l'an prochain.
La mise en place des RPI dans le Comminges a permis de garder les parents sur place."

Le cas particulier de Cardeilhac : "Un RPI avait été créé il y a 20 ans pour la maternelle.
Quelques années plus tard, on ouvre une maternelle à Lodes, commune qui avait signé la
convention avec le RPI de Cardeilhac."
(Il faut s'interroger sur les motivations profondes derrière cette décision !)
" Il aurait fallu dénoncer cette convention.
J'ai organisé une réunion en 1997 avec les élus pour dire : attention, il y a problème, il faut trouver une meilleure organisation du tissu rural. Après cette réunion, pas beaucoup d'échos.
On commence à voir des effets concrets en 1999-2000. Une réunion a eu lieu entre les maires du canton de Boulogne, ils se sont expliqués entre eux notamment sur les élèves qu'ils se < piquent >." (élèves d'une commune qui fréquentent l'école d'une autre commune).
" J'ai eu du mal à obtenir des postes cette année. Le problème est que si une mairie  m'annonce dans ses prévisions un certain nombre d'enfants et que le constat se révèle inférieur, l'année suivante, le ministère en tient compte et diminue le nombre de postes."

3.     Le  GERME présente ses objectifs :

a) reconnaissance de la ruralité du Comminges par l'Éducation Nationale.

M. Daubresse nous a informé qu'il ne se sent pas lié par l'Objectif 2 mais a reconnu qu'il y a des "zones rurales fragiles".

" Le secteur le plus préoccupant est celui situé entre Montréjeau, Boulogne / Gesse, Aurignac et Saint-Gaudens. Il y a des élèves d'un peu partout qui vont dans les diverses écoles."

" La zone située autour du RPIC de Cardeilhac continue d'être fragilisée parce qu' il y a des parents qui ne mettent pas leurs enfants à l'école affiliée à leur village.
La loi dit que les enfants doivent être scolarisés dans la commune de résidence des parents sauf:
- si l'enfant est handicapé et nécessite un établissement particulier ;
- si une sœur ou un frère fréquente déjà l'école ;
- s'il n'y a pas de service de cantine et/ou de garderie.

La zone située autour de Fos :
" Il y a trop peu d'élèves. Pas question de scolariser les enfants de 3 ans, la réglementation ne le permet pas dans le cas d'une classe unique.
Il vaut mieux avoir 20 élèves que 15. Si les enfants sont trop peu nombreux, il y a dépérissement, ils ne donnent pas le meilleur d'eux-mêmes. Ma priorité, ce sont les enfants. Je veux leur offrir le maximum de possibilités, aussi bien à Toulouse qu'à Cardeilhac ou ailleurs. Il faut proposer quelque chose de solide. Je ne crois pas au projet bilingue, il ne tient pas la route, c'est un effet de mode, la volonté de quelques parents seulement. Actuellement c'est l'anglais qui est enseigné, pas l'aranais. Je souhaite quelque chose qui s'inscrive dans la durée. Pédagogiquement, on ne peut pas rester dans cette situation."


b) Seuils d'ouverture et de fermeture de classes clairs et adaptés à la spécificité
des zones rurales et de montagnes.

M. Daubresse  :
" Actuellement, je ne tiens pas seulement compte des effectifs mais aussi de l'organisation pédagogique des classes, si elle est valable ou non, mais je suis prêt à travailler à la définition et à la formalisation des seuils. C'est de mon ressort. J'essaie de regarder de plus près les communes qui n'ont qu'une école à 2-3 classes. Je comptabilise d'un coté les maternelles et de l'autre les classes élémentaires.
Si on regroupe tout, on relève les seuils. Je traite de la même façon les écoles du Comminges et d'ailleurs. Je ne sais pas si la formalisation des seuils serait une bonne chose. J'ai des idées là-dessus. Je ferai des propositions au prochain CTP-CDEN. Je suis prêt à en discuter avec les représentants des parents, des enseignants et des élus.

c) La prise en compte de tous les enfants présents à l'école à partir de 2 ans.

M. Daubresse explique que la priorité a été donnée aux ZEP ( but de l'E.N 30% inscrit) mais on tient compte de la spécificité commingeoise. Donc, là où les enfants de
2 ans sont accueillis, ils sont comptabilisés.

d) Suspension des mesures de blocage et de fermeture décidées.

M. Daubresse a énuméré les mesures école par école :
ALAN                    RPI  avec Francon (en cours).
ANAN                   Blocage levé, RPI réalisé en 2001.
ARDIEGE            Cier-de-Rivière, Huos, Martres-de-Rivière, le RPI s'agrandit.
LUCHON             Blocage confirmé.
BOULOGNE       Ouverture d'un poste de psychologue.
CARDEILHAC    Blocage levé pour permettre à terme 45 enfants en 2002 et 41 en 2000 / 2001 (problème par rapport aux effectifs, nous n'avons pas ces chiffres de 41 mais 37 maxi, pour l'inspection le seuil de 41 est atteint, et maintien "blocage levé" …)
(d'autre part, les forains présents d'octobre à avril seront pris en compte dès la rentrée.
CIADOUX         RPI avec Saman, blocage levé pour permettre à terme 45 enfants en 2002 et 41 en 2000 et 2001.
PUJOS-ESTADENS RPI demandé par les parents.
FOS (classe unique)      Fermeture suspendue avec obligation de négociation (création d'un RPI avec Saint Béat).
L'ISLE-EN-DODON   Ouverture d'un poste du réseau d'aide.
LABARTHE-DE-RIVIERE      Je les reçois bientôt.
LABASTIDE-CLERMONT      A suivre ouverture.
LABROQUERE      Actuellement, 4 classes, blocage d'un poste, comptage à la rentrée.
Barbazan est le seul canton du Comminges qui voit sa population augmenter.
Il ne faut pas plus de 30 enfants en maternelle et on verra avec les autres classes comment cela s'organise, si les autres cours doubles ne sont pas déséquilibrés.
Ce n'est pas seulement une question de seuils, mais d'organisation pédagogique.
LE-FOUSSERET      Ouverture d'un poste du réseau d'aide.
MANE                 Blocage, regroupement d'écoles, pas de problèmes particuliers.
MONTREJEAU      + 1 poste ré éducateur.
SALIES-DU-SALAT      + 1 poste de psychologue.
SAINT-ANDRE      Accord des communes pour travailler ensemble.   
SAINT-MARTORY      Blocage maternelle - regroupement primaire / maternelle.
VALENTINE                  Ouverture à suivre
VILLENEUVE-LECUSSAN   (cf. Cardeilhac et Ciadoux)

 

4.     Le  GERME présente ses inquiétudes :

a) " Les parents pensent qu'ils ne sont pas entendus, ni suffisamment informés. Ils veulent obtenir plus de délai entre CTP et CDEN, ce qui permettrait aux personnes qui siègent aux CDEN de prendre connaissance de façon approfondie des dossiers."

M. Daubresse  :
" Le système de CTP le matin et CDEN l'après midi évite les informations erronées et la désinformation. Mes courriers sont des écrits qui m'engagent. Il faut tout vérifier. Les communes ont encore un mois après la proposition pour me répondre avant que ne soient pris les arrêtés définitifs."

b) Le GERME  :
" Dans le cas des RPIC, tous les maires concernés ne sont pas informés. Les délégués des parents d'élèves non plus, pourquoi ?"

M. Daubresse  :
" Des courriers sont adressés aux maires pour les informer des risques de fermeture ou de blocage. En cas de RPIC ce courrier est adressé au seul maire de la commune où se trouve l'école.  Je note pour vérifier dans le cas de Cardeilhac, à qui a été adressé ce courrier. Il peut être envisageable d'informer tous les maires concernés, mais je ne veux pas me substituer à la démocratie locale. Pour cette raison, ce n'est pas à moi d'informer officiellement les parents."

c)Le GERME croit que le seuil minimum éducatif est atteint et que les actions sur l'école
ont souvent des répercussions négatives sur l'aménagement du territoire. Il souhaite que la directive de Ségolène Royal qui parle de réseaux d'écoles rurales soit appliquée.

M. Daubresse  :
" Ce que voulait la Ministre, c'était l'abandon du moratoire Balladur. Ce moratoire avait des effets pervers. Puisque l'école était sauvée, les parents allaient inscrire leurs enfants ailleurs. Les petites communes n'ont pas les moyens d'offrir tous les services.
Il faut faire travailler les écoles ensemble, mais en s'appuyant sur une structuration solide, pour assurer la pérennisation de l'école et fixer ainsi la population. Avec les RPI et les RPIC, on peut avoir des distances vivables pour les enfants, offrir plus de services aux parents et avoir des structures qui ne soient pas remises en cause chaque année.

5.     Le GERME souhaite la reconnaissance de sa volonté de travailler en partenariat et d'être reconnu comme interlocuteur de l'Éducation Nationale sur les questions d'école en zone rurale et de montagne.

M. Daubresse :
" Je suis tout à fait favorable au dialogue républicain."

6.     Le GERME a remercié Monsieur DAUBRESSE pour l'accueil qu'il a réservé à
sa délégation ainsi que pour la qualité de ses propos que nous avons trouvés aussi
intéressants qu'instructifs.
 

Fin de la réunion : 20h15

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